Je suis bien, je vole

Synopsis

En 1988, à Angers, Marie-France Roy crée l’association Résonnance qui permet de promouvoir la danse contemporaine par l’enseignement et la création. Depuis plus de 20 ans, elle se concentre surtout sur la mixité des âges, des cultures et des handicaps. Quelque soit l’âge, l’aspect physique, le vieillissement, chacun s’approprie sa propre gestuelle et sa force d’expressivité sur scène. L’acceptation de la différence devient alors plus limpide grâce à la danse dans une expression artistique.

Marie-France pratique, à chaque fois, une pédagogie spécifique adaptée à un groupe mixte. La création chorégraphique est pour elle un chemin à parcourir ensemble : improviser, composer, réaliser. Valoriser chaque personne, prendre conscience de son corps, appréhender l’espace, se connecter, se déployer, laisser naître sa gestuelle singulière et s’ouvrir respectueusement à celle des autres, quelque soit son âge et sa morphologie. Ainsi, on peut s’appuyer sur ses propres ressources dans l’écoute, l’échange, la complicité et le plaisir. La danse contemporaine est donc ici à la portée de chacun.

Le dernier projet de création de Marie-France, « Côté Jardin et côté Cour », est un bel exemple de cet engagement pour la mixité et l’échange. Cette pièce intègre sur scène des danseurs ordinaires associés à des danseurs extraordinaires (17 danseurs dont 9 sont porteurs de trisomie). Face à ce processus de création atypique, Marie-France nous révèle qu’il n’existe aucune différence fondamentale avec la démarche adoptée dans toute création en danse contemporaine. Son travail de recherche repose sur une conscience du lien qui réunit les individus dans leur diversité et leur singularité. La présence à l’autre permet de recevoir le prévisible et aussi l’imprévisible. Dans l’harmonie ou l’opposition, le mouvement laisse alors naître des énergies opposées et vitales qui s’allient, se bousculent et se propagent. En multipliant certaines séquences, en répétant et en amplifiant certains mouvements, en installant une suspension et un suspense dans le déroulement, la gestuelle sort de l’ordinaire, s’installent alors l’étonnement, l’étrange, la magie, l’extraordinaire.